samedi 28 avril 2007

Cinéma : We Feed the World - Le marché de la faim

Le film "We Feed the World - Le marché de la faim", sorti au cinéma en France le 25 Avril, a été réalisé par Erwin Wagenhofer, un journaliste et cinéaste autrichien. Voici le synopsis de ce film :
"Chaque jour à Vienne, la quantité de pain inutilisée, et vouée à la destruction, pourrait nourrir la seconde plus grande ville d'Autriche, Graz...Environ 350 000 hectares de terres agricoles, essentiellement en Amérique latine, sont employés à la culture du soja destiné à la nourriture du cheptel des pays européens alors que près d'un quart de la population de ces pays souffre de malnutrition chronique. Chaque européen consomme annuellement 10 kilogrammes de légumes verts, irrigués artificiellement dans le Sud de l'Espagne, et dont la culture provoque localement des pénuries d'eau."
"We Feed the World" traite des problèmes liés à l'industrialisation de la production agricole dans le monde et plus particulièrement du développement inquiétant des multi-nationales agro-alimentaires au détriment des petits producteurs et des pays pauvres. Le film découpé en plusieurs chapitres nous emmène ainsi de l'Europe à l'Amérique du Sud à la rencontre de petits paysans qui sont face aux géants des multi-nationales. Ainsi témoigne un des derniers petits pêcheurs français qui résiste malgré la concurrence des bateaux industriels, puis en Roumanie on voit les paysans qui ont bien du mal à conserver une agriculture naturelle face aux cultures génétiquement modifiées,...Ce film cherche avant tout à mettre en avant l'idée que le Nord gaspille pendant que le Sud crève de faim alors que c'est lui qui le nourrit...
Certaines images sont très impressionnantes comme par exemple l'étendue hallucinante des serres dans le Sud de l'Espagne à Almeria où sont cultivés artificiellement fruits et légumes (de là viennent les tomates et fraises en hiver...). Un autre moment particulièrement difficile est le chapitre sur les élévages de poulets en batterie en Autriche (vous ne mangerez plus de viande de supermarché après ça...).

Elevages de poulets en batterie en Autriche (1)

Des serres à perte de vue en Espagne (1)

Un paysan brésilien dont l'eau polluée et la famine sont le quotidien (1)

Les différentes séquences du film sont entrecoupées de commentaires de Jean Ziegler, rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, qui nous rappelle ceci : "Etant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on sait qu’elle pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficulté. Pour le dire autrement : tout enfant qui meurt actuellement de faim est, en réalité, assassiné".
Le film se termine par une interview de Peter Brabeck, le PDG de Nestlé, la plus importante industrie agro-alimentaire du monde et la 27ème entreprise mondiale. Et quand on entend son discours cela fait très très peur. Selon lui l'eau est une marchandise alimentaire comme une autre, et il n'y a pas de raison qu'elle soit distribuée à tout le monde sans compensation financière...Les OGM, il trouve cela très bien aussi car depuis 15 ans aux Etats-Unis les gens mangent des aliments OGM et n'ont pas de problèmes de santé ! Il trouve au contraire que l'on a jamais été aussi heureux qu'actuellement et qu'on a jamais eu autant d'argent ! Il ne doit pas vivre dans le même monde que nous...
"We Feed the World" nous interpelle en nous mettant face aux absurdités de notre monde actuel. Erwin Wagenhofer nous présente des faits révoltants dont les témoignages et images sont éloquents. Un film à voir et à méditer. Et surtout n'oublions pas qu'à notre petite échelle nous pouvons déjà faire quelque chose, la consommation ne doit plus être passive, elle doit être consomm'action.


Bande annonce du film "We Feed the World"

Pour en savoir plus :
(1) Site officiel du film : www.we-feed-the-world.fr
(2) Fiche film sur Allociné : "We Feed the World"

Quinzaine du Commerce Equitable

Du 27 Avril au 13 Mai 2007 aura lieu la 7ème édition de la Quinzaine du Commerce Equitable. Cette manifestation a pour but de promouvoir le commerce équitable, un concept né dans les années 1960. Rappelons la définition de cette idée donnée par le groupe FINE (regroupant les 4 fédérations internationales du commerce équitable) en 2001 : "Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l'objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleurs conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète".

L'IFAT (Association Internationale du Commerce Equitable) donne 10 principes que doivent respecter les organisations du commerce équitable :
  • Créer des opportunités pour les producteurs qui sont économiquement en situation de désavantage,
  • Transparence et crédibilité des relations commerciales,
  • Développer l'autonomie des travailleurs,
  • Promouvoir le commerce équitable,
  • Paiement d'un prix juste,
  • Egalité homme-femme,
  • Conditions de travail correctes,
  • Respect du droit des enfants,
  • Protection de l'environnement,
  • Relations commerciales durables
Décomposition du prix d'un paquet de café (Sources : Max Havelaar)

Voici quelques labels ou logos que l'on peut retrouver sur les produits équitables :

Le label Max Havelaar (7) (association membre de FLO qui regroupe les organismes de certification sur les produits du commerce équitable).



Logo de la PFCE qui regroupe les organismes du commerce équitable (5).




Label de l'IFAT (2) qui certifie les organisations du commerce équitable. En France, on trouve notamment comme membres Artisans du Monde, Alter Eco, Solidar'Monde, la PFCE,...




Label de l'association Bio Equitable (8).



L
es produits issus du commerce équitable sont pour le moment essentiellement des produits alimentaires et des produits artisanaux. On trouve également de plus en plus de vêtements dits éthiques dont le coton et la fabrication sont du commerce équitable et bien souvent également issus de l'agriculture biologique.

Producteurs du commerce équitable (Source : European Fair Trade Association)

A l'occasion de cette quinzaine, les différentes associations, producteurs,...du commerce équitable se rassemblent pour proposer de nombreuses animations et vous faire découvrir leurs idées, leur combat, les enjeux,...ainsi bien sûr que des produits équitables. Le programme des animations dans toute la France est disponible sur le site de la PFCE : www.commercequitable.org/programme. D'autres informations sont disponibles sur www.quinzaine-commerce-equitable.com (notamment pour la région lyonnaise).

Pour en savoir plus :
(1) FLO (Fairtrade Labelling Organizations international) : FLO
(2) IFAT (Association Internationale du Commerce Equitable) : IFAT
(3) NEWS (Réseau européen des magasins spécialisés) : NEWS
(4) EFTA (European Fair Trade Association) : Fédération des importateurs
(5) PFCE (Plate-Forme pour le Commerce Equitable en France)
(7) Association Max Havelaar : www.maxhavelaarfrance.org
(8) Association Bio Equitable : www.bioequitable.com
(9) Association Artisans du Monde : www.artisansdumonde.org
(10) Marque Alter Eco : www.altereco.com
(11) Quinzaine du Commerce Equitable
(12) Dossier France 5 sur le commerce équitable

dimanche 22 avril 2007

Eco-carnet "Pour la Planète" : des timbres écologiques

La Poste a lancé en Janvier dernier un nouveau carnet de timbres : l'éco-carnet "Pour la Planète". Ce carnet comporte 12 timbres Marianne à 0,54 centimes (tarif urgent) au lieu de 10 timbres pour les carnets traditionnels et sur une surface de papier quasi équivalente (donc 6,48 euros l'éco-carnet). Ce qui correspond d'après La Poste à une économie de 13% de papier, c'est-à-dire 12 tonnes de papier par an ou encore 192 arbres préservés. De plus le papier utilisé provient de forêts gérées durablement (label FSC pour le papier des timbres et label PEFC pour le papier kraft à l'arrière). L'autre particularité de ce carnet dit écologique est que la colle utilisée ne contient pas de solvant mais est fabriquée à l'eau.

Verso de l'éco-carnet "Pour la Planète"

Je suis donc partie à La Poste et (après avoir fait la queue une demi-heure bien sûr) j'ai pu acheter mon premier éco-carnet. Et ohh surprise, pour une fois on ne m'a pas regardé avec des gros yeux en me disant : "Un carnet quoi ?!". On peut donc espérer que les gens s'intéressent de plus en plus à ce genre de produits. Mais alors on peut se demander pourquoi La Poste ne nous propose pas par défaut un éco-carnet quand on demande des timbres (500 000 carnets de timbres environ sont vendus par jour en France) ? Et pourquoi n'utilise t-elle pas les mêmes procédés pour tous ses carnets de timbres ?...Certes l'initiative a le mérite d'exister, mais il y a encore beaucoup à faire...Alors maintenant pensez-y quand vous irez acheter des timbres, demandez un "éco-carnet" pour un petit geste écolo qui ne coûte pas plus cher !

Pour en savoir plus :
(1) Eco-carnet "Pour la Planète" sur le site de La Poste
(2) Label FSC (Forest Stewardship Council) : www.fsc.org/en
(3) Label PEFC : www.pefc-france.org

vendredi 13 avril 2007

Slow Food : un mouvement pour la défense du goût

Le Mouvement International Slow Food (1) est une association initiée en 1986 par Carlo Petrini, sociologue et journaliste gastronomique italien, à Bra en Italie et dont le manifeste fondateur a été signé en 1989 à Paris. Elle compte maintenant plus de 80 000 adhérents à travers une cinquantaine de pays dans le monde. Slow Food a été créée dans le but de lutter contre le mode de consommation prôné par les fast-food, c'est-à-dire contre la standardisation de l'alimentation.
Elle défend donc le concept "d'éco-gastronomie" : une gastronomie locale, diversifiée et possible selon un mode d'agriculture respectueux de l'environnement. Le mouvement soutient donc les producteurs locaux qui adoptent une démarche de qualité, organise des programmes d'éducation au goût, promeut la sauvegarde d'espèces végétales en voie de disparition,...
Des branches nationales de cette association existent dans divers pays : Italie, France (2), Allemagne,...Au niveau local elle s'organise ensuite en "conviviums" qui relaient les idées de Slow Food et organisent des actions adaptées à la région (par exemple des ateliers concernant des produits régionaux, des visites chez les producteurs locaux,...).

Salon du Goût et des Saveurs d'Origine au Parc des Expositions de Montpellier,
du 13 au 16 Avril 2007


Pour ceux qui seront dans la région de Montpellier ce week-end, vous pourrez aller faire
un tour à la 3ème édition du Salon du Goût et des Saveurs d'Origine qui se tiendra au Parc des Expositions de Montpellier (3). Ce salon est en effet organisé par les vignerons des Coteaux du Languedoc et par l'association Slow Food, et se déroulera du 13 au 16 Avril 2007. Vous y trouverez le Marché des Saveurs d'Origine avec de nombreux producteurs régionaux (et internationaux pour l'occasion) soutenus par l'association. Il y aura également des Ateliers du Goût où le public pourra participer à des dégustations commentées ainsi qu'une oenothèque regroupant nombre de vignerons du monde entier. Des conférences, débats, expositions,...devraient compléter ce salon. Vous trouverez tout le détail du programme sur le site internet dédié : www.auxoriginesdugout.com.

La démarche de Slow Food me paraît vraiment intéressante et primordiale face à la "malbouffe" qui nous entoure. D'autant qu'il est indispensable de préserver une biodiversité importante dans notre agriculture et d'adopter des modes de production plus durables. N'oublions donc pas l'héritage de nos ancêtres et prenons le temps de bien manger !

Pour en savoir plus :
(1) Mouvement International Slow Food : www.slowfood.com
(2) Branche française de Slow Food : www.slowfood.fr/france
(3) Salon du Goût et des Saveurs d'Origine à Montpellier : www.auxoriginesdugout.com

lundi 9 avril 2007

Curitiba : un modèle de ville écologique

Tout commence en 1971 lorsque Jaime Lerner, un architecte, est élu maire de Curitiba, capitale de l'état du Parana au Brésil. Cette ville qui comptait 150 000 habitants en 1950 en regroupe actuellement 1,8 millions. Elle a donc dû faire face à une rapide croissance et trouver des solutions pour maîtriser son développement. Jaime Lerner a voulu concilier pour le développement de Curitiba la protection de l'environnement et le bien-être de ses habitants. Il a en fait décidé d'appliquer les principes du "développement durable" avant même que cette notion soit définie pour la première fois en 1987 dans le rapport de Brundtland (4). Curitiba est depuis devenue une ville modèle en termes d'écologie et de développement social, contrairement aux autres métropoles extrèmement polluées, enlisées dans la pauvreté,...que l'on trouve malheureusement souvent dans les pays du Sud.

Jardin botanique de Curitiba (3)

La créativité de l'équipe de Jaime Lerner a permis nombre d'innovations :
  • Un réseau de transports en commun très efficace et peu cher : invention du "métro-bus"
  • Système "cambio verde" : échange des déchets contre des paniers de légumes
  • Tri et recyclage des déchets : lutte contre le gaspillage, recyclage, compost pour les espaces verts,...
  • Création de nombreux espaces verts : 51m² d'espace de verdure par habitant (bien plus que le minimum recommandé par l'ONU qui est de 16m²/habitant), création de nombreuses rues piétionnes,...
  • Création de "phares du savoir" dans les quartiers défavorisés : lieux où les jeunes sont accueillis et ont accès à des installations multimedias, des livres,...
  • Mise en place de programmes d'intégration des enfants et des adolescents (PIA) où ils ont accès à des programmes d'éducation écologique
  • Développement de centres de santé avec accès aux soins gratuit pour les familles défavorisées
  • Création d'écoles, de crèches, de centres de loisirs,...
  • Aide aux entrepreneurs : mise en place de "hangars de l'entrepreneur", de regroupements d'entrepreneurs,..
Transports en commun de Curitiba (1)

Ainsi donc Curitiba a su concilier économie, social et environnement alors même qu'elle disposait de peu de moyens. Bien sûr il reste encore beaucoup de choses à faire, mais cela est déjà une réussite, alors pourquoi n'arrivons-nous pas à faire la même chose chez nous alors que nous disposons de bien plus de moyens ?..
Jaime Lerner qui est à l'origine de ces innovations a été 3 fois maire de Curitiba puis 2 fois gouverneur de l'état de Parana ce qui lui a permis de mettre en place une nouvelle idée, les "vila rural" : donner un petit terrain à la campagne pour permette une auto-suffisance et ainsi inciter le retour des gens à la campagne et donc freiner l'exode rural. Il a été ensuite élu président de l'Union International des Architectes en 2002.
L'expérience menée à Curitiba est très encourageante et prouve qu'il est possible de se développer autrement. Cette ville souvent surnommée "Ville des gens" est un formidable exemple. Vous trouverez ci-dessous une petite vidéo sur Curitiba, il s'agit d'un extrait de l'émission "Faut pas rêver". Je ferais par la suite d'autres articles pour approfondir certains points concernant le développement de cette métropole écologique.


Pour en savoir plus :
(1) Site officiel de Curitiba : www.curitiba.pr.gov.br
(2) Office du Tourisme de Curitiba : www.viaje.curitiba.pr.gov.br
(3) Informations touristiques sur Curitiba : www.curitiba-parana.net
(4) Rapport de Brundtland en français (sur Wikipédia)

mercredi 4 avril 2007

Guide des carrières du développement durable

Je fais actuellement des recherches afin de me reconvertir dans ma vie professionnelle et c'est ainsi que j'ai découvert un livre : "Un métier pour la planète...et surtout pour moi !" d'Elisabeth Laville et Marie Balmain. J'ai trouvé ce guide très intéressant et une bonne piste de départ si l'on désire travailler dans le domaine du développement durable mais que l'on se pose encore des questions sur comment réaliser ce projet et dans quel secteur se lancer.
Ce livre a été écrit par deux expertes en développement durable : Elisabeth Laville est la fondatrice d'Utopies, un cabinet de conseil en développement durable créé en 2003, et Marie Balmain est responsable du développement durable chez Pierre et Vacances. Elles ont également créé fin 2003 l'agence d'information Graines de Changement avec laquelle elles ont publié ce guide.
Ce livre n'est pas un annuaire des formations et des métiers existants dans le domaine du développement durable mais bien un guide de réflexion et d'aide à la recherche. Il permet de se poser les bonnes questions et aide à s'y retrouver dans les différents secteurs du développement durable. Il donne également de nombreuses pistes et liens pour mener ses recherches.
Le guide se divise en trois parties principales. La première partie présente comment le concept de développement durable peut être pris en compte par les entreprises et en quoi cela modifie le travail. Cette partie se termine par une suggestion de plan d'action en 10 points afin de réfléchir à ce que l'on veut vraiment faire et comment s'y prendre pour se lancer.
La deuxième partie de ce guide donnent des idées pour mener des recherches d'information sur les thèmes du développement durable et sur l'importance de constituer un réseau de contacts. Elle présente ensuite les différents types de formations possibles en France et à l'étranger. Enfin, on peut trouver des conseils pour la recherche d'une première expérience dans le domaine.
La troisième partie qui est la plus développée se divise en 16 chapitres. Chaque chapitre donne des informations et des conseils sur un secteur du développement durable en particulier. Il s'agit par exemple des entreprises pionnières, de l'investissement responsable, du commerce équitable, des ONG, de l'humanitaire, de l'éco-tourisme, de la mode éthique, de l'architecture écologique, du conseil en développement durable,...Cette dernière partie est particulièrement intéressante pour avoir un bon aperçu de chacun des domaines afin de se faire une idée plus précise et surtout d'avoir de nombreuses pistes de recherches. Une bonne idée aussi est d'avoir agrémenté chaque chapitre par des témoignagnes et des conseils de professionnels.
Ce guide n'est donc pas à prendre comme un annuaire exhaustif mais bien comme un point de départ dans sa réflexion et sa recherche sur une carrière dans le développement durable. Personnellement il ne m'a pas permis de trouver précisement quel métier m'intéressait plus que tout autre, mais m'a déjà aidé à voir quels secteurs m'intéressaient plus et m'a donné plein d'idées pour mes recherches.
Un très bon guide que je ne peux donc que conseiller et dont le ton est très positif. Il ne reste donc plus qu'à se lancer !

Pour en savoir plus :
(1) "Un métier pour la planète...et surtout pour moi !"
(2) Agence d'information Graines de Changement
(3) Cabinet de conseil Utopies
(4) Un autre livre d'Elisabeth Laville : "L'entreprise verte"




ecologie