lundi 25 juin 2007

Revue de presse

La presse écrite s'intéresse de plus en plus aux thématiques du développement durable, de l'environnement,..., on voit apparaître ces derniers temps de nombreux magazines sur ces sujets. Pour s'y retrouver un peu, voici une liste (non exhaustive) de ces revues (en effet bien que j'habite plutôt dans une grande ville, cela reste encore parfois le parcours du combattant pour trouver ce type de presse, donc je n'ai pu mettre que ceux que j'ai pu trouver et lire).
Un des plus connus et des plus anciens est certainement "L'Ecologiste", édition française du magazine "The Ecologist" fondé en 1969 par Edouard Goldsmith. Avec 4 numéros par an, "L'Ecologiste" rassemble des articles divers sur l'actualité écologique. A chaque numéro on découvre également un dossier spécial approfondissant une thématique (par exemple dernièrement "La santé", "Les pesticides", "L'habitat écologique",...). Les articles sont pointus et scientifiques mais assez faciles à lire. De nombreuses références à des études scientifiques sont données à chaque article ainsi qu'un tour d'horizon des livres du moment à lire sur toutes les questions écologiques. Dans le genre je trouve que c'est le plus engagé et le meilleur magazine si l'on souhaite avoir un aperçu des études scientifiques du domaine écologique sans pour autant être un spécialiste.
Prix : 6€/numéro (68 pages), abonnement
: 22,50€/an (4 numéros)
Ce magazine trimestriel est plus axé sur la nature et l'environnement et existe depuis 2002. Une grande partie du magazine est réservée à des brèves d'actualité, des idées d'achats, de sorties et de lectures. Pour le reste on trouve des articles sur l'environnement en général (sur une espèce, une problématique environnementale, une idée à mettre en oeuvre chez soi,...). Le ton reste léger et s'apparente plus à un magazine de "vie pratique" que scientifique". Pour ma part, je l'ai trouvé bien sympathique mais les articles peu approfondis parfois.
Prix : 3€/numéro (48 pages), abonnement : 15€/an (4 numéros)
Autre magazine sur la nature et l'environnement, un peu dans la même idée qu'"Ekwo", avec des actualités, des articles pratiques et d'autres plus scientifiques, des interviews, des idées de bricolage, de sorties et de lecture. J'ai trouvé dans l'ensemble cette revue plus agréable et souvent les articles plus intéressants et plus complets que ceux d'"Ekwo", mais cela reste mon sentiment personnel bien sûr !
Prix : 3,80€/numéro (48 pages), abonnement : 19€/an (6 numéros)
Un peu différent, le magazine "Nouveau Consommateur", créé il y 3 ans, est plus centré sur tout ce qui concerne la consommation écologique et responsable. Tous les deux mois un numéro très complet donne toutes sortes d'infos sur l'alimentation, la maison écologique, la mode et la santé bio,...Des articles ou interviews sur des questions écologiques sont également au rendez-vous. En résumé plein d'idées pour une vie quotidienne plus écologique et pour s'y retrouver dans cette nouvelle jungle écolo-éthique. Personnellement c'est le magazine que je préfère dans ce genre là, surtout qu'il est très complet et on y trouve toujours des idées intéressantes. De plus la présentation est soignée et claire ce qui ne gâche rien.
Prix : 5,40€/numéro (100 pages), abonnement : 27€/an (6 numéros)
Dans le même esprit que "Nouveau Consommateur", il existe "IdeoMag", un tout jeune magazine (actuellement le 4e numéro). On retrouve le même principe, avec des actualités générales sur la consommation écologique et équitable, des articles concernant la santé, l'habitat, le tourisme, l'alimentation, la mode,...Difficile de dire entre "Nouveau Consommateur" et "IdeoMag" lequel est le plus intéressant, cela dépend un peu des dossiers de chaque numéro car dans l'idée ils sont relativement semblables. Pour se décider il est toujours possible de consulter pour l'un comme pour l'autre les sommaires de chaque numéro sur les sites internet respectifs.
Prix : 3,90€/numéro (100 pages), abonnement : 30€/an (11 numéros)
Encore dans le même genre on trouve "NéoSapiens" qui en est à son premier numéro. Le format du magazine est un peu différent mais pour le contenu on y retrouve beaucoup d'actualités écolos, des idées pratiques de la vie quotidienne, des interviews,...A la différence de "Nouveau Consommateur" et "IdeoMag" on trouve en plus des articles scientifiques et politiques, et plus d'articles en rapport avec les questions humanitaires.
Prix : 4,90€/numéro (100 pages), abonnement : 24,50€/an (6 numéros)
Enfin un magazine très spécialisé sur l'habitat est "La Maison écologique", créé en 2001. Cette revue plutôt technique aborde toutes les questions liées à la construction écologique (matériaux, isolation, énergies, auto-construction, jardins,...). Cela s'adresse donc plutôt aux professionnels mais également aux particuliers ayant des projets de construction.
Prix : 5,80€/numéro (52 pages), abonnement : 20€/an (6 numéros)

Bien sûr tous les magazines présentés ici ont dans leur démarche décidé d'imprimer sur du papier recyclé et non blanchi au chlore. D'autres revues existent que je n'ai pas détaillées ici car pas lues récemment ou tout simplement pas trouvées en kiosque telles que "La Revue Durable", "Politis", "Nature & progrès", "Vivre autrement", "Alternatives Economiques",...Il existait également jusqu'à il y a encore peu de temps la revue très intéressante "Ecotourisme Magazine" qui malheureusement a disparue faute de moyens, néammoins elle continue de publier des articles sur son site : www.ecotourisme-magazine.com.

Maintenant à chacun de faire son choix suivant ses goûts et affinités, pour ma part je me suis abonnée à "L'Ecologiste" et "Nouveau Consommateur" mais comme il y a souvent des articles intéressants dans les autres magazines je me retrouve à acheter d'autres titres de temps en temps (le plus dur est d'arriver à suivre pour lire tout ça !). Dans tous les cas il commence d'y avoir pas mal de magazines traitant des sujets relatifs au Développement Durable, c'est une bonne nouvelle ! (même s'ils ne sont pas encore distribués partout pour certains).

dimanche 17 juin 2007

Le Parfum d'Adam

Je viens tout juste de terminer la lecture d'un roman : "Le Parfum d'Adam" de Jean-Christophe Rufin. C'est le premier ouvrage de cet auteur au parcours hétéroclite que je lis et celui-ci est présenté comme un "thriller écologique", voilà pourquoi il m'avait attiré l'oeil.




Jean-Christophe Rufin a commencé sa carrière en faisant de la médecine, c'est ainsi qu'il part avec Médecins sans Frontières en Ethiopie en 1976, puis avec Action contre la faim. Il travaille ensuite au Ministère de la Défense sur les questions relatives aux relations Nord-Sud, à la libération d'otages,...Puis il devient attaché culturel au Brésil, président d'Action contre la faim,..tout en écrivant plusieurs livres (voir Bibliographie à la fin).

La trame de l'histoire du Parfum d'Adam commence avec Juliette, une jeune écologiste française, qui va saccager un laboratoire de recherche et libérer des animaux. Mais ceci n'est en fait qu'une vitrine cachant un complot bien plus important et bien plus dévastateur...Ce sont Paul et Kerry, deux anciens agents de la CIA, qui vont devoir enquêter sur cette affaire à la demande de l'agence de renseignements privée Providence. Cela va les conduire au coeur du mouvement de l'écologie profonde et radicale.

Ce thriller est le prétexte pour l'auteur d'aborder les idées de l'écologie radicale et les dangers d'une telle philosophie. Il en profite également pour parler du monde des renseignements et en particulier de la tendance à la privatisation de ce secteur ces dernières années. Le style fait penser à John Le Carré, le maître incontestable du genre, même si Jean-Christophe Rufin est loin de l'égaler. Je m'attendais tout de même à un roman plus "fracassant" vu comme il était annoncé. Bien sûr le sujet abordé n'est pas rien, mais je trouve que cela reste quand même "bien gentil" dans l'ensemble. Au final c'est un livre plutôt facile et plaisant à lire, mais qui ne va pas si loin dans la réflexion que je l'imaginais au départ (ce n'était pas non plus le but de Rufin qui ne voulait pas écrire cette fois un essai mais bien un roman).
Ce livre est tout de même l'occasion de se pencher sur ces mouvements écologistes radicaux évoqués dans l'histoire qui prennent leurs racines dans les idées de l'écologie profonde (deep ecology), une branche de la philosophie écologique dont on entend peu parler en France mais qui a fait son chemin dans d'autres pays comme les Etats-Unis ou certains pays d'Europe du Nord. Contrairement à l'écologie courante que l'on connaît dont l'idée générale est que "les droits de l'homme demeurent premiers par rapport à ceux de la nature. Il s'agit donc d'une conception « humaniste » de la nature. Cette dernière n'a pas de droits; ce sont les humains qui ont des devoirs envers elle et, en dernière instance, envers eux-mêmes.", l'écologie profonde se rattache à l'idée que "l'homme ne se situe pas au sommet de la hiérarchie du vivant, mais s'inscrit au contraire dans l'écosphère comme la partie s'insère dans le tout.". A partir de cette philosophie, certains groupes radicaux veulent justifier des actes violents afin de rétablir l'équilibre naturel qu'il devrait y avoir entre l'Homme et les autres espèces. Notamment en se basant sur l'idée que l'Homme a éliminé tous ses prédateurs naturels et que la planète est maintenant victime d'une surpopulation.

Evolution de la population mondiale de 1800 à 2050, Laurence Saubadu pour l'AFP

Cependant, la position de Jean-Christophe Rufin vis-à-vis de cette idéologie et des problèmes démographiques ne me paraît pas très claire. Je l'ai rencontré il y a une semaine lors d'une dédicace et conférence où il rappelait les dangers d'une pensée radicale où la solution de la sauvegarde de notre planète passerait par l'élimination d'une bonne partie de l'humanité et notamment des pauvres. Jusque là j'étais bien d'accord avec lui pour dire que la survie de notre planète ne devait pas passer par de tels actes terroristes et ignobles, et surtout en s'en prenant à ceux qui ne sont pas responsables de ce désastre mais plutôt aux victimes. Mais là où je ne l'ai pas trouvé très clair c'est quand il a abordé la question démographique. Selon lui il n'y a semble t-il pas de problème de démographie galopante et donc pas de nécessité de mieux réguler les naissances. Il a l'air de penser que ce sont les progrès technologiques accessibles à tous qui nous permettront de régler les problèmes environnementaux et de continuer à vivre toujours plus nombreux sans épuiser la planète...Pour ma part, je vois mal comment on arrivera à régler tous les problèmes environnementaux et humanitaires si l'on ne contient pas cette explosion démographique (les spécialistes prévoient environ 9 milliards d'êtres humains pour 2050, actuellement nous sommes 6,5 milliards). Evidemment il faut aussi d'urgence modifier nos modes de vie et de consommation, en particulier et en premier dans les pays développés, mais la question démographique me semble importante d'être prise en compte.

Chappatte : "Manque de neige en montagne", Dessin paru dans le journal Le Temps, 19.12.06

Pour en savoir plus :
(1) L'écologie profonde sur Wikipédia : Ecologie profonde
(2) Travaux du fondateur Arne Naess : sur Wikipédia
(3) Dossier Sommet de Johannesburg par Radio Canada
(4) Blog Gaïa : bulletin de santé : droitdanslemur.blogspot.com
(5) Fondation pour l'Ecologie Profonde (anglais) : www.deepecology.org

Bibliographie de Jean-Christophe Rufin :
(1) Le Piège humanitaire, Ed. J.C. Lattès, 1986
(2) L'Aventure humanitaire, Ed. Gallimard, 1994
(3) L'Abyssin, Ed. Gallimard, prix Goncourt du 1er roman, 1997
(4) Rouge Brésil, Ed. Gallimard, prix Goncourt 2001
(5) Géopolitique de la faim: Faim et responsabilité. - P.U.F., 2004
(6) Globalia, Ed. Gallimard, 2004

mardi 5 juin 2007

Printemps Bio 2007

Du 1er au 15 Juin 2007 a lieu la 8e édition de Printemps Bio (1), une manifestation visant à informer sur les produits de l'agriculture biologique. Cette opération dont le slogan est "Consommer bio, c'est voir plus loin" est organisée par l'Agence Bio (Agence Française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture Biologique), un groupement d'intérêt public dont font partie notamment le Ministère de l'agriculture, le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, l'Assemblée des Chambres d'Agriculture, la Fédération des coopératives agricoles, la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique,...(2). Printemps Bio est également financée pour moitié par l'Union Européenne.

Affiches de l'opération Printemps Bio (1)

Pendant les deux semaines de Printemps Bio c'est donc l'occasion de rencontrer des professionnels de l'agriculture biologique et de découvrir (et goûter !) des produits biologiques. Des portes ouvertes sont prévues dans 230 fermes et entreprise du secteur, un bon moyen de faire connaître le fonctionnement de la filière. Des marchés bio avec animations et dégustations sont également au programme (par exemple à
Montpellier ça sera le 9 Juin, place du Nombre d'Or). Il paraît qu'il y aura aussi des repas bio dans les restaurants collectifs (pas à la cantine de mon boulot visiblement...). En même temps, la campagne Viande Bio lance une opération "grillades bio" du 1er au 30 Juin (4).

Le programme complet et plein de documents sur l'agriculture biologique sont disponibles sur le site internet de Printemps Bio : www.printempsbio.com

Pour en savoir plus :
(1) Printemps Bio 2007 :
www.printempsbio.com
(2) L'Agence Française Bio :
www.agence-bio.org
(3) Grand Jeu Bio (pour gagner des produits bio) :
www.grandjeubio.com
(4) Campagne Viande Bio :
www.viandebio.org

lundi 4 juin 2007

Les piscines écologiques

L'été approche et avec lui vient le beau temps et la chaleur. L'envie de pouvoir faire un petit plongeon dans la piscine en rentrant du boulot est d'autant plus grande. Oui mais ce n'est pas très écolo une piscine, surtout par les temps qui courent où l'eau est de plus en plus précieuse. Alors pas de baignade ? Il reste bien la mer et les lacs, mais bon on n'en a pas forcément à côté de chez soi et si l'on préfère être tranquille dans son jardin à barboter il existe tout de même une solution : la piscine écologique ! Et oui une piscine où l'on ne doit pas renouveler l'eau et où l'on n'a pas besoin de produits chimiques pour l'entretenir c'est possible (que l'on appelle également piscine biologique ou naturelle).

Comment ça marche ?
L'idée générale est qu'une étendue d'eau est un écosystème qui peut se suffire à lui-même s'il est bien pensé. Ainsi une piscine écologique est constituée de plusieurs bassins contrairement aux piscines traditionnelles : un bassin de baignade bien sûr et un ou plusieurs bassins plantés pour la régénération et l'épuration de l'eau. Les plantations et éventuellement les poissons sont soigneusement choisis pour équilibrer cet écosystème.

Principe de la piscine biologique de Bioteich (Bioteich ®) d'après BassinDeBaignade.com

L'eau circule donc en circuit fermé et les plantations des bassins servent à filtrer et épurer l'eau. Une pompe est nécessaire pour la circulation de l'eau entre les différents bassins (mais on peut utiliser un panneau solaire ou autre énergie renouvelable pour l'alimenter). Il n'y a donc plus besoin de renouveler l'eau tous les ans (bien au contraire) ni d'utiliser du chlore ou autres produits chimiques pour l'entretien, tout est naturel ! Le système fonctionne d'ailleurs aussi bien pour des petits bassins particuliers que pour des piscines collectives.

Piscine biologique d'un particulier en Bourgogne (© mini-panda.blogspot.com)

Piscine biologique d'un particulier en Bourgogne (© mini-panda.blogspot.com)

Avantages
  • Système écologique : pas de gaspillage d'eau, pas de produits chimiques,...
  • Très peu d'entretien : nettoyage du fond du bassin de baignade comme dans toute piscine et entretien de temps en temps des plantations
  • Beaucoup plus esthétique qu'une piscine traditionnelle : c'est un véritable aménagement paysager qui s'intègre dans votre environnement et adapté suivant le terrain
  • Meilleur pour la santé : plus de problèmes d'allergies, d'asthme, d'yeux irrités,...que le chlore pouvait provoquer
Inconvénients
  • Coût souvent plus élevé au départ que pour une piscine traditionnelle, ce qui s'explique par la complexité et la technicité de l'écosystème qui doit être mis en place et par un marché qui n'en est qu'à ses débuts. Bien sûr il est tout à fait possible de diminuer les coûts en procédant en grande partie par auto-construction. A terme une piscine biologique se révèle finalement moins cher car pas de renouvellement de l'eau et pas de produits d'entretien à acheter.

Piscine biologique privée réalisée par Euphorbia (Euphorbia)

Piscine naturelle publique de 4500m² à Combloux (BioTeich)


Quels professionnels proposent des piscines biologiques ?
Pour le moment peu de piscines écologiques ont été construites en France alors que c'est un concept qui a fait son chemin dans d'autres pays comme l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche,...Voici certains des professionnels que l'on peut trouver en France :
(1) Bioteich (France, Luxembourg et Belgique) : www.bioteich.fr
(2) ACA sprl (installation de piscines naturelles) : www.aca-sprl.com
(3) Euphorbia (bureau d'études) : www.euphorbia.fr
(4) Elodée (création de piscines naturelles) : www.elodee.fr
(5) Référence Nature (réseau de professionnels) : www.referencenature.fr
(6) BioNova (piscines naturelles) : www.bionova.fr

Comment se documenter ?
(1) Dossier sur les piscines biologiques : www.aquajardin.net

(2) Livre "Piscines écologiques" de Wolfam Franke, éd. Ulmer
(3) Livre "Piscines naturelles" de Rosenn Le Page et Bernard Depoorter, éd. Rustica
(4)
Video (extrait de l'émission Question Maison, les piscines bio sont à la 14e minute)
(5) Portail Bassin de Baignade : www.bassindebaignade.com
(6) Portail Passion Bassin : www.passionbassin.com


Piscine naturelle à Albigny sur Saône réalisée par BioTeich (BioTeich)

Ah si j'avais une maison avec un jardin...et de l'argent ! Bon la piscine naturelle ça ne sera pas pour moi avant un bon moment je pense, mais rien que de voir les photos ça fait rêver. Et quand on sait que plus de 100 000 français construisent leur piscine privée chaque année, il serait temps de penser à ce qu'elles soient écologiques...




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