lundi 9 avril 2007

Curitiba : un modèle de ville écologique

Tout commence en 1971 lorsque Jaime Lerner, un architecte, est élu maire de Curitiba, capitale de l'état du Parana au Brésil. Cette ville qui comptait 150 000 habitants en 1950 en regroupe actuellement 1,8 millions. Elle a donc dû faire face à une rapide croissance et trouver des solutions pour maîtriser son développement. Jaime Lerner a voulu concilier pour le développement de Curitiba la protection de l'environnement et le bien-être de ses habitants. Il a en fait décidé d'appliquer les principes du "développement durable" avant même que cette notion soit définie pour la première fois en 1987 dans le rapport de Brundtland (4). Curitiba est depuis devenue une ville modèle en termes d'écologie et de développement social, contrairement aux autres métropoles extrèmement polluées, enlisées dans la pauvreté,...que l'on trouve malheureusement souvent dans les pays du Sud.

Jardin botanique de Curitiba (3)

La créativité de l'équipe de Jaime Lerner a permis nombre d'innovations :
  • Un réseau de transports en commun très efficace et peu cher : invention du "métro-bus"
  • Système "cambio verde" : échange des déchets contre des paniers de légumes
  • Tri et recyclage des déchets : lutte contre le gaspillage, recyclage, compost pour les espaces verts,...
  • Création de nombreux espaces verts : 51m² d'espace de verdure par habitant (bien plus que le minimum recommandé par l'ONU qui est de 16m²/habitant), création de nombreuses rues piétionnes,...
  • Création de "phares du savoir" dans les quartiers défavorisés : lieux où les jeunes sont accueillis et ont accès à des installations multimedias, des livres,...
  • Mise en place de programmes d'intégration des enfants et des adolescents (PIA) où ils ont accès à des programmes d'éducation écologique
  • Développement de centres de santé avec accès aux soins gratuit pour les familles défavorisées
  • Création d'écoles, de crèches, de centres de loisirs,...
  • Aide aux entrepreneurs : mise en place de "hangars de l'entrepreneur", de regroupements d'entrepreneurs,..
Transports en commun de Curitiba (1)

Ainsi donc Curitiba a su concilier économie, social et environnement alors même qu'elle disposait de peu de moyens. Bien sûr il reste encore beaucoup de choses à faire, mais cela est déjà une réussite, alors pourquoi n'arrivons-nous pas à faire la même chose chez nous alors que nous disposons de bien plus de moyens ?..
Jaime Lerner qui est à l'origine de ces innovations a été 3 fois maire de Curitiba puis 2 fois gouverneur de l'état de Parana ce qui lui a permis de mettre en place une nouvelle idée, les "vila rural" : donner un petit terrain à la campagne pour permette une auto-suffisance et ainsi inciter le retour des gens à la campagne et donc freiner l'exode rural. Il a été ensuite élu président de l'Union International des Architectes en 2002.
L'expérience menée à Curitiba est très encourageante et prouve qu'il est possible de se développer autrement. Cette ville souvent surnommée "Ville des gens" est un formidable exemple. Vous trouverez ci-dessous une petite vidéo sur Curitiba, il s'agit d'un extrait de l'émission "Faut pas rêver". Je ferais par la suite d'autres articles pour approfondir certains points concernant le développement de cette métropole écologique.


Pour en savoir plus :
(1) Site officiel de Curitiba : www.curitiba.pr.gov.br
(2) Office du Tourisme de Curitiba : www.viaje.curitiba.pr.gov.br
(3) Informations touristiques sur Curitiba : www.curitiba-parana.net
(4) Rapport de Brundtland en français (sur Wikipédia)

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Super cette methode d'echange d'ordures contre de la nourriture ... si seulement la France pouvait s'en inspirer ! Je suis sure qu'il y aurait bcp moins de dechets dans la nature !
Sinon super ton site ma poule ;) j'attends tjs le nouvel article avec impatience :)

MissPaNDa a dit…

Merci pour les encouragements ;-).
Oui c'est clair que comme d'habitude on a encore bien du retard en France et qu'on a sûrement beaucoup à apprendre des pays en développement qui ont moins de moyens que nous mais souvent plus d'imagination pour trouver de nouvelles solutions !

Anonyme a dit…

J'ai passé quelques jours à Curitiba la semaine dernière. La situation n'est pas complètement rose non plus : j'ai vu un clochard se faire tabasser en pleine rue par un garçon d'hôtel, parce qu'il mendiait un peu trop près.

Effectivement il y a de bonnes idées, par exemple les jardins potagers collectifs. D'une manière générale, je crois que tout ce qui va dans le sens de plus d'autonomie et d'indépendance des citoyens en terme d'alimentation, d'eau, et d'énergie devrait être poussé autant que possible. Mais c'est loin d'être simple, parce que les enjeux sont colossaux, et les résistances seront considérables.

En revanche pour le système d'échange ordures contre nourriture, évidemment ce n'est pas applicable en France, et heureusement. Le niveau de pauvreté n'est pas (encore) suffisant pour fournir une main d'oeuvre conséquente prête à traîner un chariot 15 heures par jour à ramasser des poubelles, simplement pour récupérer en échange de quoi se nourrir pour pouvoir continuer à survivre encore un peu.

Clermont-Ferrand Cycle Chic a dit…

Très bon article qui pourrait faire l'objet d'un article sur carfree france si vous le souhaitez:
http://carfree.free.fr/wp-login.php?action=register

Marcel
http://carfree.free.fr/

MissPaNDa a dit…

Merci pour la proposition Marcel, je m'en vais 3 semaines ce soir même, je regarderai donc cela à mon retour ;-).




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